Clothilde WYTS, architecte
France (Pévèle - Lille) et Belgique (Tournai)
Logements collectifs & Mobil'Hom[m]e,
étude architecturale et sociologique de l'îlot 2 - ZAC Bottière-Chenaie à Nantes
ou
Comment la conception architecturale peut amener à l’appropriation de l’espace par ses habitants (?)
" Dans ce mémoire, je me suis intéressée au rôle de l'architecte dans le monde d'aujourd'hui, à travers la question du logement, qui prend une part de plus en plus importante dans nos vies. Un logement qui se veut évolutif, et donc durable, afin de correspondre au mieux à ses habitants.
Le réchauffement climatique, l'accroissement urbain, etc., poussent notre société à réfléchir sur un nouveau mode de vie, basé sur le principe du développement durable. Cela va révolutionner nos habitudes de penser, de concevoir, de construire, et d'habiter, ou tout simplement, de vivre.
Nous devons saisir cette opportunité de réintégrer les vraies questions. Nous possédons les capacités de faire évoluer (positivement) notre relation envers la planète et la société. Grâce à notre formation et notre réflexion, nous sommes en position d'orienter le développement durable, du point de vue de la construction, mais aussi dans un rôle politique et social : une évolution possible du métier d'architecte. Nous avons les clés que d'autres ne possèdent pas encore.
Nous devons donc nous poser les bonnes questions, à savoir, quel est notre rôle dans cette société ? et que pouvons nous faire pour l'améliorer ?
En tant que jeune architecte, la question du logement et du bien-être de ses occupants est au cœur de mes préoccupations.
Je pense que l’architecture ne doit pas être figée, mais au contraire qu'elle doit vivre, être en évolution constante, afin de répondre aux besoins et envies de ses habitants ; et ainsi perdurer dans le temps.
Comment peut-on concevoir l’architecture pour qu’elle réponde au maximum aux attentes des personnes qui l’habitent ? Pour qu’elle soit adaptable, flexible, bref évolutive ?
Il faut réfléchir à la question d’une « nouvelle architecture vernaculaire, où l’habitant composerait lui-même son habitat. » [1]
Je développe ce sujet selon deux axes principaux.
Tout d’abord, de manière théorique : en approfondissant la signification du mot « Habiter » (appropriation de l’espace, sociologie de l’habitat) ; puis en analysant les théories de la mobilité dans l’architecture, en relation avec les besoins actuels de notre société.
Quel est le rôle de l'architecte dans cette démarche évolutive et durable, et comment notre conception architecturale pourrait y répondre ?
Ensuite, à travers un exemple concret, l'îlot 2 de la ZAC Bottière-Chénaie, à Nantes : projet expérimental et innovant, récemment construit et habité (avril-juillet 2008).
Ces nouveaux logements sont des quartiers « durables », « qui mettent en avant simultanément la gestion des ressources et de l’espace, la qualité de vie et la participation des habitants ».[2]
Sophie Delhay, de l'agence lilloise BOSKOP, a travaillé sur les îlots 2 et 3. Elle a accepté de suivre cette étude (qui constitue une pré analyse de ce nouveau quartier), que j'ai réalisée par le biais d’un carnet de terrain, enrichie par les entretiens avec les nouveaux habitants, afin de pouvoir confronter leur vécu à la "vision" des architectes. "
SOMMAIRE :
Introduction p. 10
1ère partie :
Constats et concepts de l’Habité : vers un habitat évolutif... p. 15
1. « L’Habité » et l’appropriation de l’espace : p. 17
♦ Le concept d'habitus. p. 21
♦ Influence du contexte sur l’habité. p. 23
♦ La symbolique de la maison. p. 25
♦ Réflexions philosophiques : « Bâtir, Habiter, Penser » p. 28
2. La mobilité dans l’architecture, sur les traces de Yona Friedman... p. 32
♦ Prémices
♦ Situation historique : reconstructions de masse, après-guerre. p. 33
♦ Réflexions (utopiques ?) sur l’architecture évolutive et mobile, p. 37
les années 50 et 60 …
3. Une population en évolution constante : l’instabilité programmatique. p. 42
De la maison, au logement intermédiaire, voir collectif.
4. Quel rôle pour l’architecte ? Comment concevoir l’architecture pour répondre à cette nouvelle demande, sans cesse en mouvement ? p. 48
♦ Yona Friedman : donner plus de liberté à l'habitant.
♦ Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal : plus d'espace, c'est plus de liberté.
2e partie :
Etude architecturale et sociologique de l'îlot 2 - ZAC Bottière-Chénaie, à Nantes. p. 60
1. Nantes : une démarche de restructuration. p. 62
2. Projet urbain – La ZAC Bottière-Chénaie. p. 64
2.1. Objectifs programmatiques : la mixité. p. 66
2.2. Implantation. p. 67
2.3. L'avancement des travaux. p. 68
3. Ilot 2, réalisé par l'agence Boskop. p. 71
3.1. Implantation. p. 72
3.2. La réponse de Boskop face aux comportements contemporains mobiles et flexibles. p. 74
3.3. Concepts : "souplesse mathématique". p. 76
3.4. Architecture. p. 82
4. Ilot 2 : les premiers logements habités du quartier et appropriation ( ?). p. 88
Entretiens avec les nouveaux habitants.
4.1. La mixité architecturale et sociale. Les relations entre voisins. p. 90
4.2. Appropriation des espaces extérieurs. p. 94
L'environnement : le quartier, le parc.
Les espaces de "circulation" (?) : les venelles.
4.3. Appropriation des espaces de transition public / privé. p. 98
Les accès aux logements.
4.4. Appropriation des espaces extérieurs privés. p. 99
Les jardins, patios ou terrasses.
Les terrasses partagées.
4.5. Appropriation des logements. p. 104
La pièce en face.
Concepts théoriques et changements (?) de paradigmes - Comparaisons p. 124
Conclusion p. 129
Annexes :
CD audio des entretiens avec quelques habitants de la ZAC Bottière Chénaie (îlot 2).
Travail de sociologie sur la Cité Fruges à Pessac, de Le Corbusier. p. 132
Texte de Jacques Hondelatte, Epinard bleu. p. 149
Bibliographie p. 152
Table des illustrations p. 156
Mémoire de fin d'étude / Clothilde WYTS / année académique 2009-2010
Promoteur Joseph DRESE / Lecteurs Sophie DELHAY et Quentin WILBAUX
ISA Saint Luc Tournai - Chaussée de Tournai, 50 - 7500 Tournai
Tél: 0032(0)69/25.03.22 - e mail: architecture@st-luc-tournai.be
Ceci est un résumé succinct.
Pour de plus amples informations, ou si vous souhaitez consulter ce mémoire en format pdf, contactez-moi par mail : clothilde.wyts@hotmail.fr
" Logements évolutifs, habitations durables.
© Valentin Thiéry - My Sphère
" L'habitat évolutif est l'avenir
© SIBYLLE DEKEYSER - Le Soir.be
23 janvier 2012
Architecture. Clothilde Wyts décroche un prix prestigieux. Imaginez, des logements qui pourraient s'adapter au fil des ans, à l'évolution des familles qui l'occupent.
Inventer un nouveau type de logements sociaux, situés à la campagne mais proches du centre-ville, capables de s'adapter à l'évolution des familles qui les occupent : tel était le thème du mémoire de la jeune architecte Clothilde Wyts, diplômée en 2010 de l'Institut Saint-Luc de Tournai. Sa réflexion et ses idées ont séduit la Fondation pour les Générations Futures, qui lui a décerné le Master's Thesis Awards for Future Generations, un prestigieux prix d'architecture. « J'ai tenté ma chance sans trop savoir si le sujet de mon mémoire correspondait réellement à leurs attentes, confie cette Française d'origine qui vient de s'installer à Antoing. Et fin novembre*, j'ai appris que je faisais partie des quatre lauréats sélectionnés. Le jury a aimé le fait que je n'aborde pas le logement comme un objet de consommation mais que je l'envisage plutôt dans une démarche de développement durable. »
Dans le cadre de ses recherches préalables, Clothilde a constaté que la société était beaucoup plus changeante qu'autrefois et qu'il serait donc judicieux de réfléchir à la manière dont les architectes pouvaient concevoir des logements plus évolutifs. Elle a alors étudié la possibilité de créer un nouveau type de quartier, à la fois dense, convivial et respectueux des attentes individuelles et des impératifs de développement durable.
« Je me suis rendue à Nantes, dans un éco-quartier participatif, pour voir comment les gens pouvaient vivre harmonieusement en ayant leur propre logement et en se partageant certains espaces, détaille-t-elle. J'y ai rencontré cinq familles aux profils très différents qui y habitaient et j'ai combiné leurs expériences avec la possibilité de logement évolutif. Ce dernier, imaginé par l'agence lilloise Boskop, utilise des modules de seize mètres carrés, que l'on "associe comme des Lego" en fonction des besoins des habitants. Un homme qui s'installe seul, rencontre une femme, fonde une famille nombreuse puis se retrouve juste en couple une fois les enfants partis vivre leur vie, peut alors parfaitement rester dans une même habitation, à laquelle on ajoute ou enlève des modules en fonction des besoins. »
D'après Clothilde, la mise en œuvre de logements de ce genre dans le Hainaut est tout à fait possible, moyennant un certain sens de l'adaptation des occupants et une réflexion différente de la part des promoteurs. "
" L’avenir se bâtit dans le durable.
© Laurent Dupuis - La Dernière Heure 2012
20 janvier 2012
Clothilde Wyts a remporté un prix pour son mémoire sur le logement évolutif :
TOURNAI Clothilde Wyts, originaire de Bourghelles, en France, et habitant Calonne, est en stage au sein du cabinet d’architectes à Tournai, la SPRL Arch. Dans le cabinet, sur une table, se trouve son mémoire de fin d’études sur les logements évolutifs pour l’école d’architecture à Ramegnies-Chin, une faculté estampillée UCL depuis peu. Ce mémoire est intitulé Logements évolutifs et Mobil'Hom[M]e .
Pour ce travail, la demoiselle de 24 ans a (co)remporté le Master’s Thesis Awards for Future Generations. Un prix belge d’architecture mis sur pied par la Fondation pour les générations futures, dans le cadre du projet HERA visant à soutenir la prise en compte du développement durable dans la recherche scientifique et l’éducation supérieure.
Clothilde a réalisé un travail sur un type de logement peu développé mais prometteur, en prenant l’exemple d’un projet de logements évolutifs sur la ZAC Bottière-Chénaie à Nantes (îlot 2). Ce projet d’éco-quartier participatif est mené par la société de logements sociaux locale. Il s’agit là de maisons particulières, modulables, et mitoyennes, où des pièces peuvent être accolées à l’une ou l’autre habitation.
Entre les rangées de maisons, des venelles et des espaces verts. Le lieu comprend aussi des espaces communautaires et des terrasses communes à plusieurs maisons. En bref, il s’agit d’une barre de logements sociaux, mis à plat et agrémenté.
“Ce type de logements est peu gourmand en espace et il est plus agréable de vivre là que dans une barre HLM, car chacun a directement accès à son habitation. Les habitants s’approprient leur maison, ils peuvent l’aménager car seules la cuisine et la salle de bain sont des pièces fixes” , remarque Clothilde Wyts.
Pour l’apprenti-architecte, ce type de logement “répond à l’évolution de la société, de la famille” . Et il s’inscrit dans le mouvement inverse à la société de consommation. Selon Clothilde, il faut inventer un nouveau type de logement urbain, qui soit à la fois dense, convivial, respectueux des attentes individuelles et des impératifs de développement durable.
Un concept qui pourrait un jour être évoqué au salon Batirama, à Tournai. "
Pour bâtir un monde meilleur: La Fondation pour les Futures Générations a decerné les HERA
Publié le jeudi 15 décembre 2011
par Marie-Astrid Lissoir pour la MRAU
Ce 8 décembre dernier a eu lieu la première proclamation des HERA, Higher Education and Research Awards for Future Generations. La Fondation pour les Générations Futures a récompensé le premier Master’s Thesis Award for Future Generations dans le domaine de l’Architecture.
Une initiative qui a pour but d’encourager la prise en compte des principes d’un véritable développement durable dans le parcours de formation et de recherche des étudiants et doctorants.
C’est grâce à l’appui de la Fondation Philippe Rotthier pour l’Architecture qu’un premier domaine a pu être valorisé.
L’innovation vers un développement soutenable
Quatre mémoires de fin d’études exemplaires intégrant les principes du développement durable ont été récompensés sur les 15 candidatures éligibles d’étudiants et jeunes diplômés en architecture et ingénieur civil architecte de tous les établissements universitaires de la Communauté française.
De g. à dr. Benoît Derenne (directeur de la Fondation), Bernard Deprez (représentant et promoteur de thèse de Pauline Feron), Emilie Gentges, Thierry Belenger (au nom de Philippe Rotthier), Charlotte Pierson, Clothilde Wyts
L’avis global du Jury :
Le jury se composait de Lucien Kroll, architecte, fondateur de l’atelier d’Urbanisme, d’Architecture et d’informatique, Frédéric Ancion, administrateur délégué d’Ethical Property Europe, Sadok Boudoukhane, co-fondateur de Bati-Groupe scrl, Béatrice Auxent (*) (Présidente du Jury), architecte urbaniste au Conseil d’architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Nord (Lille), Charlotte Mikolajczak, journaliste responsable du secteur ‘construction et immobilier’ de la Libre Belgique ; parmi le préjury on peut citer Christian Capart, administrateur de l’UWA.
« Au vu des candidatures présentant de grandes qualités mais aussi des limitations, au vu d’une difficulté certaine à favoriser un dossier plutôt qu’un autre parmi les finalistes, le jury a souhaité conominer quatre travaux et ne pas déclarer de lauréat.
Ces travaux embrassent un large champ d’enjeux actuels majeurs et complémentaires : lutte contre l’étalement urbain, évolution des zones d’activités en fonctionnement et des zones industrielles en reconversion, évolution de l’habitat en lien avec les nouveaux besoins, importance de la prise de conscience, de l’éducation et de l’initiative des habitants…
A l’avenir, le jury suggère que des mémoires puissent aussi être effectués à plusieurs, en interdisciplinarité, pour favoriser une vision « à 360° ». Il invite touts les futurs candidats à ouvrir la réflexion qui sous-tend leurs travaux aux évolutions à l’étranger, à formuler des propositions non seulement à visée intégrative des dimensions du développement durable mais aussi nettement audacieuses et prospectives. »
(*) Béatrice Auxent a fait partie du Jury de la 1ère édition du Grand Prix d'Architecture de Wallonie organisé en 2010 par l'UWA et la MRAU.